Les six premières années de la vie d’un humain sont cruciales pour son développement neuronal. Grandir dans la pauvreté peut avoir des conséquences sur la santé, le comportement et le futur d’un enfant. C’est le cas pour les Roms en bas âge vivant dans des “camps” en Slovaquie. Ils accusent des retards bien avant d’intégrer le système scolaire – où ils sont ensuite discriminés. Mais des femmes roms, appelées omamas, guident leurs mères pour changer les choses.
Il faut prévoir un jour pour se rendre à Zborov depuis Bratislava, à 500 kilomètres de là. Voire deux en cas de transports en commun capricieux. En Slovaquie, on dit pour rire que c’est le bout du monde. D’une certaine façon, c’est vrai: la classe moyenne privilégiée ne va pas au-delà de la périphérie de ce village proche de la frontière polonaise.
Ici, les familles défavorisées ne vivent pas dans le bourg, au milieu de ses magasins, écoles, rues propres et jardins bien entretenus. Il y a plusieurs décennies, leurs ancêtres ont été forcé·e·s par les institutions à construire leur maison en dehors du village, un terreau très favorable pour alimenter la ségrégation et la pauvreté intergénérationnelle. Les Slovaques nomment cet endroit “campements”, les Roms Vatrisko, en référence au grand feu autour duquel on s’assied et raconte des histoires.
Des jouets contre la pauvreté
J’arrive dans le quartier impatiente de rencontrer celles que l’on appelle omamas, grand-mères en romani. Depuis 2018, ces femmes de la communauté aident les parents d’enfant de moins de six ans à assurer leur bon développement et prévenir l’échec scolaire. Guidée par l’une des omamas, Patrícia Dzuruš, à moitié rom elle-même, j’ai eu la possibilité de pénétrer au sein de la communauté sans provoquer trop d’agitation, ce qui est rare. La minorité rom en Slovaquie pâtit souvent d’un manque de respect de la part du reste de la population, médias compris. Je suis une gadjo, une personne non rom, et essayer de ne pas se faire remarquer est peine perdue.
« Je n’ai pas grandi dans un campement, mon père non plus, mais ses ancêtres, oui », explique Patricia alors que nous marchons entre les maisons de briques et les constructions en taule. « Mon grand-père était un forgeron réputé. En travaillant dur, il a réussi à s’extirper de la pauvreté et à acheter une petite maison en ville. » Deux générations plus tard, Patricia est allée à l’université et suit désormais trois omamas à Zborov, construisant ainsi des ponts entre deux mondes distants, celui de la minorité rom et celui de la classe moyenne majoritaire. De chacun des côtés, elle le sait, les préjugés sur les autres vont bon train.
Une route récemment construite rend la chaleur insoutenable. Heureusement, la maison en béton de l’omama Inge Ferenc offre un coin d’ombre salvateur. Elle nous accueille généreusement et dans un sourire nous fait sentir comme à la maison. Le silence est rompu par l’arrivée d’un petit garçon curieux et de sa mère. Âgé de trois ans, Emir a du mal à contenir son excitation, mais il doit patienter le temps que je me présente à lui et sa mère, Jarka.
Bien que je fasse de mon mieux pour ne pas déranger la session, au moindre mouvement Emir ne lâche pas mon appareil photo du regard.
Une fois les formalités passées, nous nous asseyons sur le sol et omama Inge agite des clochettes pour indiquer que la leçon commence. Elle montre d’abord à Emir un ovale vert dessiné sur une feuille blanche. Elle lui demande de décrire ce qu’il voit, est-ce grand ou petit, placé en haut ou en bas, à gauche ou à droite de la feuille ? Les activités sont courtes et amusantes afin de capter l’attention de l’enfant. Chaque bonne réponse est suivie des applaudissements du garçon et de l’omama. Bien que je fasse de mon mieux pour ne pas déranger la session, au moindre mouvement, Emir suit mon appareil photo du regard. Je me sens un peu nerveuse, mais je me rends vite compte que je suis sûrement là seule mal à l’aise dans cette pièce.
Inge est une professionnelle qui donne ce type de cours particulier à 25 enfants de son quartier chaque semaine. Les leçons se déroulent soit chez elle soit chez les familles. Ce fonctionnement requiert une capacité à rester concentrer malgré des conditions changeantes. Ses yeux observent patiemment le comportement d’Emir qui traduit à chaque instant ses émotions et besoins. Rapidement, elle enchaîne avec l’activité suivante.
Inge Ferenc est l’une des premières femmes roms à avoir été approchée par l’association Cesta Von (“L’issue de sortie” en français) puis formée comme “éducatrice communautaire” pour le programme Omama. En 2022, le Fonds social européen et le ministère de l’Intérieur slovaque ont soutenu la démarche de l’association avec une subvention de 433 790 euros. Cinq ans après le lancement du programme, il fournit un revenu à 44 omamas et 24 mentors dans une trentaine de communautés défavorisées. Grâce à leurs efforts, plus de 900 enfants reçoivent une aide pour développer leurs capacités motrices, cognitives et langagières. Les cours standards sont donnés en slovaque, car la maitrise de la langue est cruciale pour la réussite future des enfants dans le système éducatif et le monde du travail. La participation des mères est un élément central du programme. Aux côtés des omamas, elles apprennent de nouvelles façons d’interagir avec leurs enfants ainsi qu’à créer des outils éducatifs à partir de matériaux ou objets à disposition, comme des bouchons de bouteilles en plastique ou du papier coloré.
Le cours d’Emir se termine avec la lecture de La Chenille qui fait des trous, écrit par Eric Carle, auteur internationalement connu et adoré par des générations d’enfants à travers le monde. Emir écoute l’histoire de cet animal gourmand qui mange petit à petit une pomme, deux poires, trois prunes… et a encore faim ! Le livre sert de prétexte pour appréhender les chiffres, les jours de la semaine et les couleurs. Emir bute sur le nom de certains aliments ; les enfants grandissant ici dans la pauvreté voient rarement des oranges ou des cupcakes. Avec↓un petit coup de pouce, il parvient non sans fierté à les reconnaître. Rires et applaudissements clôturent la leçon.
Pauvreté intergénérationnelle
Ayant grandi dans une communauté socialement exclue, ni les parents ni les grands-parents n’ont connu de tels luxes que les jouets ou livres jeunesse. « Les enfants ne savaient pas ce qu’un livre était, certain·e·s ont pleuré en voyant un pour la première fois », se remémore Inge amusée par les défis auxquels elle a dû faire face. La pauvreté intergénérationnelle se traduit ici par le fait qu’aucune des deux dernières générations ne savent ce que cela fait de vivre en sécurité, dans le confort matériel et en bonne santé. La psychologue Shoshana Chovan s’intéresse aux effets de la sous-nutrition et du stress chronique sur le développement des enfants ayant grandi dans la pauvreté intergénérationnelle. « Quand la nourriture ne leur fournit pas assez d’énergie, cela les empêche de bouger et de développer leurs capacités motrices. S’ils bougent moins, ils explorent moins ce qui les entoure et en apprennent moins sur leur environnement. Le fait d’être souvent porté·e, pour ne pas jouer sur un sol sale (comme c’est fréquemment le cas dans les bidonvilles, ndlr.) a aussi des conséquences. Ils ont moins d’opportunité d’expérimenter la quadrupédie, ce qui affecte le développement de la coordination gauche-droite. Plus tard à l’école, les élèves peuvent avoir du mal à écrire (à cause de la coordination oeil-main, ndlr.) », explique la chercheuse. ces enfants ne font pas exception, il en va de même pour celles et ceux ayant grandi dans des favelas au Brésil, des bidonvilles en au Kenya ou des quartiers défavorisés en France. Là-bas aussi, la pauvreté intergénérationnelle influence la santé, les comportements et le futur des enfants.
Les omamas permettent aux parents de briser ce cercle vicieux en s’impliquant différemment dans l’éducation pré-scolaire. Inge se souvient très bien des premières années du programme, elle allait de porte en porte convaincre les parents d’inscrire leurs enfants en bas âge dans un nouveau programme éducatif. « C’était très, très difficile ! Ils avaient peur, à tort, de s’attirer des ennuis avec les services sociaux et de perdre leurs allocations en participant », se remémore Inge Ferenc. La situation a depuis bien changé. Aujourd’hui, les parents lui demandent si elle peut prendre plus de petit·e·s participant·e·s.
Jarka, la mère d’Emir a rejoint le programme sur l’invitation d’Inge. Elle est bien consciente de l’importance de l’éducation pour sa famille. « Je suis reconnaissante de tout ce que mes enfants ont appris avec les omamas. Je n’ai pas beaucoup de temps pour leur enseigner des choses. J’ai beaucoup d’enfants et un foyer dont il faut prendre soin », décrit-elle. Sa fille de cinq ans va déjà à la maternelle du village avec d’autres écolier·ère·s non roms. Grâce aux omamas, la fillette s’est très bien adaptée à l’environnement, ce qui est rarement le cas, les enfants roms étant souvent discriminés·e·s au sein du système scolaire slovaque. Jarka espère que le programme aidera Emir de la même façon. En même temps que ses deux enfants, elle élève cinq beaux-enfants dans une petite construction en bois très sommaire. Jarka passe la plupart de son temps seule, son mari étant parti à l’étranger pour travailler. Et lorsqu’il rentre, la maisonnée est encore plus encombrée et l’ambiance stressante. « Parfois, mais c’est rare, il m’aide avec les enfants… jusqu’à ce qu’il soit saoul », admet-elle à demi-mot.
Même s’ils décrochent des entretiens, dès que les employeur·euse·s voient leur couleur de peau, les jobs disparaissent comme par magie.
Les hommes roms de Zborov travaillent souvent à l’étranger, car il est presque impossible pour eux de trouver un emploi en Slovaquie. Même s’ils décrochent des entretiens, dès que les employeur·euse·s voient leur couleur de peau, les jobs disparaissent comme par magie. « C’est arrivé à mon mari », explique Jarka qui craint que leur situation ne s’améliore jamais. J’essaie de lui remonter le moral avec l’histoire d’un poisson doré qui peut exaucer n’importe quel vœu. Quel serait le sien ? « Avoir une grande maison », répond-elle du tac au tac, puis elle précise : « Je ne veux rien pour moi. Mon seul souhait, c’est que mes enfants aient une vie meilleure. »
Une vie meilleure pour Jarka et les personnes qui vivent dans la pauvreté revient souvent à satisfaire les besoins humains les plus basiques. Le manque d’accompagnement social ne rend pas ce but facilement atteignable. Dans sa famille, neuf personnes survivent sur moins de 400 euros par mois. Elles n’ont pas accès à l’eau potable, que Jarka doit trouver autre part et ramener à la maison.
« Heureusement, on se soutient », dit-elle avec fierté. « Si je me retrouve à court de farine, d’huile, ou même d’argent, il y a toujours quelqu’un·e pour m’aider. Tout le monde sait que je le rendrai dès que je pourrai. » Avant de partir, je souhaite bonne chance à Jarka, en espérant que son futur ne dépende pas seulement de la générosité des autres.
Éducation et exclusion
D’après un rapport du ministère de l’Économie slovaque, une personne sur six, ou 16,3% des 5,4 millions de personnes qui composent la population slovaque, était exposée aux risques de pauvreté ou d’exclusion sociale en 2018. Cela concernait principalement les enfants de zones marginalisées, les Roms de communautés marginalisées, les parents célibataires et personnes en situation de handicap. Le document officiel alertait sur le fait qu’étant donné que le système scolaire slovaque n’intégrait pas la plupart des enfants des communautés marginalisées, les outils mis en place pour améliorer la situation n’aidaient en fait que 50% des enfants concernés.
Lorsqu’il est question de Roms aux infos, on montre des images d’adultes illettré·e·s à moitié nus, d’enfants sales et de chiens errants au milieu des habitations de bric et de broc de bidonville.
En Slovaquie, l’image stéréotypée des Roms profitant du système social est très répandue. Les médias alimentent cette idée, tout comme les politicien·ne·s. Lorsqu’il est question de Roms aux infos, on montre des images d’adultes illettré·e·s à moitié nus, d’enfants sales et de chiens errants au milieu des habitations de bric et de broc de bidonville. « Parmi les 420 000 Roms vivant dans le pays, plus de la moitié est intégrée au reste de la population », remarque Tomáš Hrustič, anthropologue à la Slovak Academy of Sciences. « Le reste habite dans des zones marginalisées. il s’agit parfois d’une rue dans un village habité uniquement par des familles Rom. La majorité ne vit cependant pas dans la pauvreté. » Il estime qu’il y a environ 250 camps en Slovaquie avec environ 30 000 habitant·e·s. L’équivalent de la population d’une petite ville dans le pays. « Si les politiques étaient suffisamment sensibles (aux besoins de cette minorité, ndlr.), construire des infrastructures dans ces campements ne serait pas tellement cher », ajoute-t-il.
Une autre omama, Vierka Kováč, nous attend – sa mentor Patrícia Dzuruš et moi – après avoir fini sa matinée de travail. Nous prenons place dans la cuisine, considérée par les familles roms et gadjo comme le cœur de la maison. Elle sert des parts du gâteau qu’elle a préparé avec un verre de coca ou de soda à l’orange. « Les Roms ne boivent pas d’eau blanche ! » s’exclame-t-elle en riant. J’opte donc pour le coca plutôt que de l’eau du robinet, que je peux boire tous les jours.
Les hommes sont absents de la maison. Le mari de Vierka est parti pour la République tchèque, son fils travaille en Allemagne. Ils lui manquent beaucoup. Heureusement, ses nombreux petits-enfants et ses deux jobs lui occupent l’esprit. En plus de son rôle d’omama, elle travaille dans une crèche comme assistante maternelle et espère terminer ses études de pédagogie l’année prochaine. Elle envisage ensuite de postuler à un poste d’enseignante de maternelle.
J'espère que mes collègues m'accepteront comme leur égale. Je peux aussi enseigner même si je viens de Vatrisko.
« J’étudie afin de pouvoir rester à Zborov et aider mes semblables. J’espère pouvoir leur ouvrir le cœur et les yeux pour qu’ils se rendent compte que même en étant pauvre et Rom, on peut atteindre nos objectifs », raconte Vierka. Elle aimerait accomplir son but de devenir enseignante dans l’école du coin. « J’espère que mes collègues m’accepteront comme leur égale. Je peux aussi enseigner même si je viens de Vatrisko. » Vierka a élevé ses trois enfants dans une maison du bidonville et elle sait comme la vie peut être difficile lorsqu’on a rien à cuisiner. Ces expériences douloureuses lui permettent aujourd’hui d’aider les femmes sans les juger.
Vierka pense que la société devrait être plus alerte quant au fardeau que trimballent les femmes de ces zones marginalisées. « Par exemple, si un enfant ne va pas à l’école, on considère que c’est la faute de sa mère. Mais il se passe quoi si en fait c’est juste qu’elle n’a pas de chaussures ou de vêtements chauds pour lui et qu’elle ne peut donc pas l’envoyer en classe ? S’il pue, personne ne se demande pourquoi. Peut-être que leur mère a dû laver les vêtements à la rivière parce qu’elle n’a pas de machine à laver. Peut-être qu’elle n’a pas d’argent pour acheter de la lessive », liste-t-elle. Lorsque nous nous sommes rencontrées pour la première fois il y a deux ans, Vierka était déjà arrivée à la conclusion suivante : « Chaque mère donnerait n’importe quoi pour que ses enfants aient une meilleure vie qu’elle. »
Casser le cercle vicieux
Le manque de connaissance n’est pas le seul obstacle à l’amélioration de la situation. Jusqu’en 2022, le gouvernement slovaque ne fournissait aucune aide pour le développement des enfants en bas âge issus de familles défavorisées. Les espoirs reposent donc sur les épaules d’organisations comme Cesta Von… ou celles d’individus passionnés comme Juraj Čokyna. Cet ancien journaliste et désormais éducateur me donne rendez-vous dans un centre communautaire à Zborov. Plus tard dans l’après-midi, des mères et omamas le rejoindront pour discuter de ce qui peut être mis en place. Les parents se démènent pour que leurs enfants puissent aller dans des écoles où ils pourraient expérimenter le respect et l’attention plutôt que l’humiliation et la violence physique. Juraj Čokyna organise des meetings dans trois zones similaires à Zborov et y entend toujours à peu près les mêmes choses.
Leurs constats ne surprennent pas l’homme qui travaillait dans une école réservée aux Roms via le programme Teach for Slovakia qui recrute de potentiel·le·s futur·e·s leaders et leadeuses pour enseigner pendant au moins deux ans au sein de groupes marginalisés. Il a écrit un premier livre pour raconter son expérience au grand public et en prépare un deuxième à destination des parents roms qui compilera des stratégies pour prévenir l’échec scolaire à l’intérieur d’un système éducatif discriminatoire.
Si l’on part du constat que notre cerveau humain se développe en majorité durant les deux ou trois premières années de nos vies, les enfants doivent donc recevoir un soutien adéquat bien avant d’entrer à l’école. Pour prouver l’effet positif du programme Omama, l’organisation Cesta Von en coopération avec l’Université d’Oxford a mené une recherche sur le développement neurologique des enfants en comparant des petit·e·s de deux ans inscrit·e·s dans le programme, des non-bénéficiaires vivant dans des communautés marginalisées et d’autres grandissant au sein de la population majoritaire. Michelle Fernandes, chercheuse et pédiatre à l’Université d’Oxford, confirme que les enfants du programme Omama obtiennent de bien meilleurs résultats en matière de cognition, de motricité fine et globale et de capacités langagières que les non-bénéficiaires ayant grandi dans des camps. Cependant, elle note qu’ils sont en retard par rapport à la majorité et qu’il reste donc du travail.
L’année dernière, le gouvernement a fini par approuver une Stratégie nationale pour le développement d’intervention et d’assistance coordonnées de la petite enfance pour 2022-2030 qui comprend un soutien éducatif dès les premières années de vie d’un enfant pour les familles isolées. Le Plan de redressement et de résilience mentionne l’organisation Cesta Von et le programme Omama comme modèles de bonnes pratiques. Des éducateur·ice·s locaux semblables devraient être formé·e·s – sous un nom différent – dans la plupart des camps du pays que les omamas ne peuvent pas couvrir par manque de ressources.
Patrícia Dzuruš ne s’étonne pas que les institutions citent désormais les omamas en exemple: « Notre programme a publiquement mis en lumière l’importance fondamentale de nos trois premières années de vie. » Et son histoire familiale est une preuve vivante qu’une issue de sortie de la pauvreté intergénérationnelle existe. Mais aussi que sans soutien extérieur, on peut perdre un peu de soi en chemin: aujourd’hui, ni son père ni elle ne parlent romani. Vivant au sein de la population majoritaire, son grand-père considérait cela comme un handicap. Même si elle n’a pas grandi dans un camp, elle a appris des récits de sa famille comme cette vie pouvait être dure et a toujours voulu « participer à un changement positif ». Des décennies après que son grand-père ait quitté le camp, elle y est donc retournée avec l’espoir « de donner à ces personnes l’opportunité de mener une vie différente », peu importe leur langue.
This story is part of the YOUTHopia campaign, a journalistic project shedding new lights on the EU Cohesion Policy.